Dans un monde où la réduction de l’empreinte carbone est devenue une priorité pour les entreprises, easyJet et Airbus ont franchi une nouvelle étape en testant un partenariat inédit visant à démocratiser l’utilisation des carburants d’aviation durables (SAF). Cette initiative, testée entre novembre 2024 et janvier 2025 sur la ligne Toulouse-Bristol, pourrait bien redéfinir l’avenir du voyage d’affaires.

Un modèle collaboratif pour accélérer l’adoption des SAF

Les SAF sont une alternative prometteuse au kérosène traditionnel, permettant une réduction allant jusqu’à 80 % des émissions de carbone sur l’ensemble de leur cycle de vie. Cependant, leur coût élevé et leur production encore limitée (seulement 3 % du carburant utilisé par l’industrie aérienne) freinent leur déploiement.

Pour surmonter ces obstacles, easyJet et Airbus ont mis en place un modèle de financement innovant, où les entreprises peuvent acheter une quantité spécifique de SAF afin de réduire l’empreinte carbone de leurs déplacements professionnels. En échange, elles reçoivent des certificats SAF vérifiés par des tiers, leur permettant d’intégrer ces réductions dans leur bilan carbone.

Un essai concluant sur la ligne Toulouse-Bristol

Lors de cet essai de trois mois, 106 tonnes de SAF pur ont été achetées et utilisées à hauteur de 30 % sur les vols easyJet entre Toulouse et Bristol, un trajet très emprunté par les collaborateurs d’Airbus. Ce test grandeur nature a démontré la faisabilité du modèle et sa capacité à stimuler la production de SAF.

Vers une généralisation du modèle ?

Encouragée par ces résultats positifs, easyJet souhaite élargir cette offre à d’autres entreprises partenaires, avec pour ambition de créer un marché mondial du SAF en augmentant à la fois la demande et l’offre.

Julien Manhes, Responsable des carburants d’aviation durables chez Airbus, souligne l’importance de cette démarche :

« Aujourd’hui, les SAF sont disponibles en petites quantités, nous devons donc augmenter l’offre et combler l’écart de prix avec les carburants traditionnels. Cet essai avait pour but de construire une économie SAF résiliente, car nous avons la technologie, nous avons les avions, nous avons juste besoin de plus de SAF. »

Un signal fort pour l’avenir du voyage d’affaires

Avec 14 % de sa clientèle issue du segment business, easyJet entend proposer une alternative plus respectueuse de l’environnement aux entreprises soucieuses de leur impact écologique. Cette initiative pourrait inciter d’autres compagnies aériennes à suivre le mouvement, contribuant ainsi à une transformation plus durable du secteur aérien.

En alliant innovation et engagement écologique, easyJet et Airbus ouvrent la voie à un avenir où voyager pour affaires rime avec responsabilité environnementale.